La propriété intellectuelle au service des créations informatiques
Logiciel, multimédia, noms de domaines… le terme de création informatique embrasse aujourd’hui un nombre incalculable de créations diverses, parfois simples, souvent complexes mais ayant toute pour dénominateur commun l’univers informatique. Tout comme le compositeur devant sa partition, ou le parolier face à son texte… la création informatique aussi diverse puisse t-elle être provient de la même source : L’ESPRIT !
Indépendamment du support, voire du produit lui-même, c’est bien
la matière grise, l’effort intellectuel et totalement immatériel qui
s’inscrit dans un existant, qu’on l’appelle « état de l’art » ou
autrement, qui justifie qu’une protection toute aussi immatérielle soit
attribuée, par le biais de mécanismes juridiques. Cette protection sera
d’autant plus indispensable dans un contexte de commercialisation, voire
de marchandisation des créations conférant à celles-ci une véritable
valeur économique. Plus que jamais, la création permet de rétribuer son
auteur !
Il est dès lors primordial pour tout créateur désireux d’adresser
sa création à un « marché » de savoir se servir des mécanismes de
propriété intellectuelle pour « protéger » et « valoriser » sa
création :
« Protéger », car avec la pléthore de moyens de copie existant, la
reproduction à l’identique de la création d’autrui peut s’opérer de
manière très simple et rapide : graver un logiciel, enregistrer un nom
de domaine reproduisant une marque notoire ou déposée, télécharger sur
un site dit « warez », etc… De telles reproductions spolient l’effort
intellectuel originel souvent aux profit de concurrents sans scrupules.
L’action en contrefaçon, régulièrement suppléé par l’action en
concurrence déloyale ou en parasitisme, permet de se défendre
efficacement contre ces pratiques
« Valoriser », car à coté de la sanction des pratiques déloyales ou
contrefaisantes, la propriété intellectuelle donne les moyens à son
créateur d’exploiter sa création sur un marché concurrentiel : les
licences d’exploitations de logiciel, les contrats de franchises, les
licences de brevet sont tout autant d’instruments contractuels au
service du créateur souvent qualifié également « d’innovateur ».
C’est toute cette dimension économique qui implique que l’auteur
d’une création informatique, lorsqu’il ne succombe pas à l’attrait du
modèle « libre » (lequel peut être un faux-ami), entreprenne une
démarche de protection intellectuelle. Surtout dans l’univers actuel des
réseaux ou la création quelle qu’elle soit est dégradé au rang de
simple information ce qui laisse néanmoins perdurer l’éternelle question
de son appropriation !
Pour autant les outils de protection sont nombreux : ainsi le droit
d’auteur s’applique t’il de facto aux logiciels, considérés comme des
œuvres littéraires et artistiques.
Mais pour le cas ou ces logiciels, lorsque combinés à une machine
(c’est-à-dire un ordinateur) produisent un effet susceptible d’être
considéré comme « technique » au sens de la jurisprudence de l’OEB
(Office Européen des Brevets), la création devient une invention portant
sur le couple machine/logiciel et un brevet peut être envisagé. Une
protection qui n’est pas à négliger lorsque l’innovateur souhaite se
lancer dans un marché hautement concurrentiel et ou le brevet est perçu
comme un instrument de domination économique !
La charte graphique, pour peu qu’elle soit nouvelle avec des
caractères propres pourra prétendre à une protection par les dessins et
modèles industriels ou à défaut par le droit d’auteur si elle est
originale à condition de s’être entouré d’un minimum de précautions
attestant de l’existence de ladite charte et de son antériorité.
Enfin, l’appellation même de la création pourra être utilement
protégée par la marque de commerce déposée à l’INPI, en sus d’une
notoriété à développer et utile en cas de contentieux.
La création multimédia, de par sa complexité, est l’exemple même de
toutes ces protections pouvant être cumulativement revendiquées sur un
seul support !
Dans tous les cas, un dépôt légal reste fortement recommandé et il
convient de signaler la possibilité de procéder à un tel dépôt auprès de
l’APP (Agence pour la Protection des Programmes).
Toutes ces solutions offertes par le droit existant impliquent un
diagnostic précis de chaque création afin d’identifier d’une part le
mécanisme le plus adapté à la protection recherchée, mais surtout la
stratégie économique poursuivie par le créateur. C’est là le maître
mot… car sans stratégie économique, il ne peut y avoir de valorisation
de la création sur un marché.
Or cette valorisation n’est elle pas l’un des enjeux de la propriété intellectuelle au service des créateurs ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire